Sidération après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe aux ordres de Poutine. Pilonnages d’artillerie, bombardements depuis les airs, villes et villages assiégés, massacres de civils, destructions massives, rien ne peut justifier un tel déluge de violence et de mort. Aucune explication ne peut disculper cette aventure dévastatrice décidée par l’autocrate de Moscou et son entourage. Ces scènes de barbarie et de désespoir resteront douloureusement et pour longtemps dans la mémoire collective. L’urgence est à la reconstruction de la paix.
Une guerre à nos portes, cela rappelle aux plus anciens des heures sombres. Aux retraités qui ont souvent connu les expéditions coloniales, une guerre sur le continent prendrait une autre dimension : celle du désastre total car, comme le déclarait en substance Albert Einstein, «â€¯après la troisième guerre mondiale, il n’y aura pas de quatrième ». De Moscou à New York, de Paris à Saint-Pétersbourg, le monde serait cendre. L’heure est à l’arrêt de l’agression, au retrait des troupes russes, à la solidarité avec les familles ukrainiennes fuyant le feu et le sang, avec une population exsangue. Les réfugiés ukrainiens méritent d’être accueillis avec chaleur et dans la plus grande solidarité. Cela ne se discute pas. Solidarité avec le peuple russe aussi.
Comment ne pas s’indigner du comportement de ceux qui se livrent à une chasse aux sorcières contre les artistes et les sportifs russes. Comme si le peuple russe était responsable de la guerre déclenchée par Poutine.
La Russie du maître du Kremlin et de ses amis, après la disparition de l’URSS, s’est intégrée au capitalisme international en se vautrant dans les règles du marché et de la stratégie ultra-libérale qui ravage le monde. Poutine est l’exemple même de ceux qui ont profité de la situation pour récupérer l’histoire russe : celle de l’empire tsariste d’un côté et celle de Staline de l’autre. Avec un énorme fossé créé entre les nouveaux riches et les peuples de la fédération de Russie. La triste réalité, c’est celle vécue par celles et ceux qui croyaient que la fin de l’URSS serait équivalente à la liberté de respirer, de penser par soi-même, de briser les chaînes de tant d’années de guerre froide avec le reste du monde.
La triste réalité, c’est celle de l’excitation d’un nationalisme qui permet de tout excuser au nom du retour à la grande puissance russe d’autrefois. Un retour à l’autoritarisme impérial et clérical de ce qui pourrait apparaître comme une noblesse d’empire cynique et clanique qui finance et encourage les extrêmes droites dans de nombreux pays dont la France.
La Russie, comme toutes les sociétés humaines, a droit à la paix et à des jours heureux. Elle ne l’obtiendra pas en diffusant la terreur autour d’elle et en essayant de reconquérir la puissance d’avant-hier. Elle ne l’obtiendra qu’en s’ouvrant au monde et en permettant de libérer les forces créatrices qui ont trop longtemps été étouffées sous une chape de plomb.
La grave situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine prolonge les différentes tentatives de déstabilisation de l’Europe au cours des dernières décennies. On se souvient des guerres dans l’ex-Yougoslavie, des bombardements de l’Otan sur Belgrade… Cette fois, Poutine vient d’entraîner son pays et l’Europe dans un engrenage pouvant déboucher sur le pire : un embrasement général.
Voilà pourquoi tout doit être mis en œuvre pour arrêter la guerre, ouvrir des négociations et obtenir le retrait de l’armée russe. Cela passe aussi par une remise à plat des accords sur le désarmement nucléaire, la signature de traités pour la sécurité de tous en Europe et la construction d’un nouvel ordre planétaire.
José Fort et Yvon Huet
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis